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MUSÉE DE LA SANTE DE LORRAINE

Liste de tous les moulages dermatologiques

 

 Vitrine de René Anxionnat : collection des moulages dermatologiques

 

Destinés initialement à favoriser la connaissance de certaines pathologies cutanées, à une époque où les moyens de transmission du savoir étaient très éloignés de ceux que nous connaissons actuellement, les « moulages dermatologiques en cire »  n’ont pu être réalisés que par des personnes possédant un sens aigu de la maîtrise des formes et des couleurs et dont les créations constituent de fait  de véritables œuvres d’art.

 

Les moulages dermatologiques de Nancy

L’inventaire des 127 pièces de notre collection et les signatures (re)trouvées sur celles-ci après leur restauration ont permis de reconstituer, à travers leurs périodes probables de confection et d’acquisition, l’évolution de la dermatologie en Lorraine.

Les moulages dermatologiques furent longtemps exposés dans un « petit musée » du service, situé dans les locaux du « Dispensaire Fournier ». Pendant des décennies et par leur proximité avec l’amphithéâtre de cette structure, ils furent régulièrement utilisés,  jusque vers les années 1970, époque à laquelle  une restructuration des locaux les déplaça vers un  autre lieu (amphithéâtre Spillmann) construit à la hâte le long de la voie ferrée, et qui, malgré son caractère « provisoire », sera utilisé pendant de nombreuses années.

 

Le transfert des moulages au Musée de la Faculté de médecine

Longtemps délaissées et quelque peu oubliées, les « cires » bénéficièrent d’une « renaissance » en 1998  où, avec l’accord des responsables successifs du service et l’appui financier d’associations de dermatologistes lorrains, elles furent transportées au Musée de la Faculté de médecine de Nancy, dans le cadre d’une salle de réunion, la salle Kissel.

Parallèlement fut réalisée, par nos soins, une nouvelle classification faisant ressortir l’importance des maladies vénériennes (40 moulages), fléau de la spécialité, jusqu’à l’apparition de la pénicilline. Les autres pathologies cutanées furent « cataloguées » en fonction de leurs étiologies infectieuses, tumorales, métaboliques  ou systémiques. C’est ainsi que l’on retrouve : tuberculoses cutanées, lèpres, impétigos, furonculose, érysipèle, mycoses,  acnés, pityriasis et psoriasis, maladies bulleuses, ulcères, pelade, xanthome, épithéliomas, mycosis fongoïde et maladie de Paget …

C’est dans ce cadre nouveau que fut entreprise leur restauration, avec l’aide de l’Association Lorraine Post-Universitaire de Dermatologie (ALPUD) et grâce à la compétence de Didier Besnaïnou, diplômé de l’Institut Français de Restauration des Œuvres d’Art (IFROA). Les différents moulages furent nettoyés « à minima » avec des détergents doux, afin de ne pas altérer leur qualité artistique. Les couleurs restées intactes, du fait des excellents techniques de réalisation, ont permis de retrouver des pièces d’un grand réalisme.

 

Cette restauration a permis de retrouver et préciser le nom de ceux qui les ont confectionnés.

Si Jules Baretta (1833-1923), premier conservateur du musée Saint-Louis, figure en première place avec 82 pièces signées par lui, nous trouvons aussi Louis Niclet, son successeur (14 pièces). D’autres noms ont été découverts : plusieurs moulages portent la mention « recopié par Charles Jumelin » qui travailla à l’hôpital du Midi (actuel hôpital Cochin à Paris) auprès du docteur Paul Horteloup, mais aussi avec le docteur Alfred Fournier à l’hôpital de Lourcine. Une douzaine n’est pas signée.

L’ensemble de ces constatations permet d’avancer que la majorité de ces « cires » a été confectionnée entre la deuxième moitié du XIXème siècle et la période précédant la Deuxième Guerre mondiale, grâce à un certain nombre d’acteurs de la dermatologie en Lorraine, dont nous avons parlé.

Par la suite, les nouvelles techniques photographiques (diapositives) puis numériques ont rendu totalement suranné le recours à la confection et à l’utilisation de ces « cires ».

Il est enfin intéressant de signaler que la plupart des moulages exposés sont regroupés dans une très grande vitrine réalisée, au cours des années 30, par un ébéniste-décorateur nancéien, René Anxionnat, dans un style de type « art déco ». Cette pièce d’ébénisterie a pu aussi être transférée à la Faculté de médecine de Brabois et constitue déjà à elle seule une « référence ».

 

      

 

                     Plaque « Don ALPUD »                                                  Plaque « René Anxionnat »

Exemple de moulage

         

 

N° 14 : Syphilides « élégantes » ­–  Période secondaire précoce – recopié par Charles Jumelin

N° 16 : Syphilides palmaires ­– Période secondaire précoce – Jules Baretta