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Jean-Baptiste SIMONIN  (1750-1836) (père) est le premier membre d’une famille dont nous possédons l’ensemble des portraits et qui va marquer pendant un siècle l’enseignement médical lorrain.

Né à Nancy dans une famille non médicale, Simonin s’oriente spontanément et très tôt vers la carrière chirurgicale. Après des études brillantes pour lesquelles il reçoit, à 14 ans, un prix de la Société royale  des sciences et belles – lettres de Nancy, il suit les enseignements, pendant trois années,  tout d’abord de Richard Pierrot, maître chirurgien de Nancy. Ensuite, il passe six années sous la direction de Nicolas Paulet à l’hôpital royal et militaire de Nancy. Il est donc un des premiers à être formé au sein du Collège royal de chirurgie fondé par Louis XV en 1770 (lettres patentes du 29 juin). Il commence ses études, qui seront brillantes, en 1774. Sa nomination comme «  Maître en chirurgie de la ville de Nancy » est proclamée à l’unanimité de ses maîtres, en mars 1777. Il prête serment dans les mains de Laflize  et se voit rapidement nommé professeur à ce même collège, à la suite de la démission de Garosse (brevet royal du 18 juillet 1778). Il enseigne, comme adjoint de Léopold Robert, les « Principes de Chirurgie ». Simonin est élu en 1782 second prévôt du Collège. Titulaire de l’enseignement des principes de chirurgie jusqu’en 1793, il enseigne aussi l’anatomie dès 1791, effectuant cours et dissections dans la salle des Cerfs du Palais Ducal qu’il a aménagée à ses frais. Le Collège de chirurgie doit cesser toute activité en 1793. Il continue à s’illustrer pendant la période révolutionnaire. Avec Laflize, il rédige pour le comité de Salut Public un mémoire sur l’état de la chirurgie en Lorraine : Mémoire du Collège Royal de Chirurgie de Nancy  (1790). Il prône la réunion des enseignements de la médecine  et de la chirurgie jusqu’alors séparés, rejoignant d’ailleurs l’avis de la Faculté, du Collège royal de médecine et de son rapporteur, l’ancien doyen  Nicolas Jadelot.

L’article XXX de la constitution de l’an III permettant « la création d’établissements particuliers d’éducation  et d’instruction ainsi que des sociétés libres pour concourir au progrès des sciences, des lettres et des arts », médecins et chirurgiens lorrains se réunissent en une Société  de Santé  qui se donne pour but de reprendre un enseignement médical. Simonin y donne les cours d’anatomie. Cependant, la diminution progressive des étudiants entraîne la cessation de cette activité dès  l’année 1803-1804. Trois facultés viennent d’être autorisées à reprendre leurs enseignements  (Paris, Montpellier et Strasbourg) et les étudiants préfèrent les fréquenter pour devenir docteurs en médecine plutôt que simples « Officiers de Santé ». Simonin continue de donner un enseignement privé, imité par d’autres. De Haldat du Lys, Sérrière ont fondé un Cours d’instruction médicale que Simonin  rejoint en 1809 avec son fils. Il abandonne sa participation vers 1813. 

 

 

Anonyme : Portrait de Jean-Baptiste Simonin (père)

Musée de la Faculté de médecine

 

Accrochée dans la galerie de la salle du conseil, cette œuvre est une peinture à l’huile de 87x67 cm, dans un cadre en bois sculpté et doré. Simonin est assis dans un fauteuil dont on devine le dossier arrondi. Les bras croisés, il est devant sa table de travail  recouverte d’un velours vert. Une lettre  cachetée, un encrier avec plume sont visibles. Le sujet est en costume,  avec une veste noire à col relevé et revers fleuri. Il a une chemise blanche avec col montant, fermée par une cravate à gros nœud, également blanche. Son visage ovale  montre un front haut. La coiffure à rouleaux nouée sur la nuque par un ruban noir permet de situer le portrait vers 1800-1810. L’arrière-plan est un mur de pierre de taille de gros appareil, soigné. Il existe une signature dans l’angle inférieur droit dont l’interprétation est délicate : C.S. d’après ou C.S. d’après X, -  la mention complète étant masquée par le bandeau inférieur ou par une reprise en largeur ? Il pourrait donc s’agir d’une copie. A la partie haute de la toile à droite, une inscription peu visible : J.B.SIMONIN …

 

Sur le bandeau, il est possible de lire :

J.B.SIMONIN PROFr AU COLLEGE ROYl DE CHIRURGIE DE NANCY 28 7bre 1750  6 Avril 1836 J.B.SIMONIN Professeur au collège royal de chirurgie de Nancy. 28 septembre 1750-6 avril 1836