Lettre 66 : Editorial
AUTOMNE-HIVER 2013-2014
Le Service de Santé et la guerre de 1914-1918
Le rôle
du Service de Santé a été important et parfois imprévu. Environ 1600 médecins
ou étudiants en médecine ont disparu au cours de ces quatre années. La Faculté
de Nancy a perdu 43 étudiants ou anciens
étudiants.
Les
lésions par balles associées aux délabrements par éclats de grenades, d’obus se
sont avérées très septiques. Souvent accompagnées par de la terre, par des
débris divers; le tétanos et la gangrène gazeuse les ont fréquemment
compliquées. A la notion d’une intervention différée, s’est rapidement
substituée la notion d’une action immédiate ou précoce afin de lutter d’emblée
contre les risques de surinfection, sans cependant effectuer trop tôt des
gestes en milieu septique.
Une
autre adaptation a résulté de cette « guerre de tranchées », avec un nombre
élevés de soldats, un terrain fortement modifié et souvent hautement infecté.
Les différentes structures médicales chargées de secourir les blessés ont dû se
rapprocher des lignes de front afin de permettre un examen précoce, un tri
rapide mais rigoureux pour classer les blessés en vue d’un traitement adapté.
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Cette
« LETTRE » voudrait évoquer une autre charge confiée aux acteurs de la ligne de
front : la récupération et le traitement des sujets tués au combat. Monsieur
Jean-Claude L’huillier, du Foyer rural de Laneuvelotte, a attiré notre attention sur une thèse
portant sur ce sujet et soutenue devant notre faculté par un étudiant
originaire de Bordeaux. Celui-ci, incorporé avant sa soutenance, était
brancardier au cours des combats du « Grand Couronné ». Son travail, effectué
pendant le déroulement des combats, rend compte des difficultés de cette
fonction humanitaire, bien éloignée de ce à quoi il avait été préparé.